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Comment l’Allier peut profiter de l’A79 ?

L’atelier des territoires est une démarche qui a la double composante nationale et locale qui existe depuis une quinzaine d’année. Elle est pilotée au niveau national par la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature et, au niveau local, par les services de la préfecture et de la Direction départementale des territoires.

© PRÉFECTURE DE L’ALLIER

C’est une démarche qui s’adresse à des territoires qui ont des besoins d’ingénierie sur des sujets d’aménagement complexes. Elle mobilise une équipe pluridisciplinaire conduite par un urbaniste qui travaille à partir des intentions de projets, des apports des acteurs locaux, à commencer par les collectivités et, plus largement, de la société civile. Le but étant de susciter des nouveaux partenariats et des contributions qui soient novatrices, fédératrices à des projets de territoire.

L’Allier fait partie d’une session nationale 2019/2021 intitulée « amplifier la transition écologique avec les territoires ». Cinq régions représentant huit sites sont lauréates de cette session nationale. Des sites aux problématiques différentes qu’il s’agisse des nouvelles mobilités en milieu rural, d’une gestion plus sobre de la ressource en eau, de l’insertion territoriale, d’infrastructures de transport, d’enjeux liés aux risques naturels ou traitant de recomposition spatiale.

L’atelier des territoires est porteur d’un double enjeu. Une démarche qui se doit d’être la plus utile possible au territoire par la dynamique et l’expertise qui est mise à disposition mais aussi que l’expérience du terrain fasse ressortir des enseignements, des bonnes pratiques et des recommandations afin d’influencer les politiques publiques au niveau national.

Une session nationale qui se clôturera par un séminaire qui se déroulera d’ici fin 2021 et qui présentera les différentes démarches des multiples ateliers ainsi que les feuilles de route pour les différents sites.

Le site retenu pour le département de l’Allier est celui de l’autoroute A79, ancienne RCEA. Un certain nombre de porteurs de projets se sont manifestés autour de plusieurs projets qui commencent à se structurer.

Anne Rizand, directrice de la DDT03 s’en félicite : « Nous allons pouvoir entrer dans une phase plus aboutie de cet atelier. L’A79 était très attendue sur ce territoire depuis de nombreuses années. Avec l’ensemble des acteurs, il est important de profiter de cette opportunité qu’est cette nouvelle autoroute pour montrer comment nous pouvons faire de celle-ci un levier de développement et d’attractivité du territoire. Nous avons lancé la démarche en décembre 2019 et nous avons était agréablement surpris par la mobilisation d’une centaine de participants (élus locaux, acteurs économiques, associations, administrations) ».

Des groupes de travail ont ainsi pu travailler sur différentes thématiques afin d’établir une feuille de route en vue de la réalisation de nombreux projets.

L’atelier des territoires est encadré par le bureau d’études Acadie qui dresse les grandes lignes des différents échanges à travers une restitution globale du deuxième atelier qui s’est déroulé les 11 et 12 janvier dernier avec une centaine de participants en visioconférences autour de cinq thématiques. Il en ressort une grande convergence de points de vue sur l’idée que l’autoroute n’aura d’opportunité de développement que s’il y a des projets portés par des élus ou des acteurs locaux qu’il s’agisse de stratégie touristique ou de valorisation des produits alimentaires.

 

Qualifier les liaisons entre les bourgs et les échangeurs de l’A79

Les relations entre l’infrastructure et les bourgs font apparaître que certains d’entre eux sont en contact direct avec celle-ci à des distances assez courtes (Dompierre-sur-Besbre, Cressanges, Montmarault). Deux optiques pour ces bourgs : fusionner ou se tenir à distance avec les échangeurs. Il existe également des bourgs reports qui reprendront le trafic ne passant pas par l’autoroute et qui privilégiera le réseau des routes départementales. Des reports assez importants sur certains de ces axes départementaux qui se traduiront par des nuisances ou de l’incapacité de tirer profit de ce flux. Des constats qui font apparaître des questions d’urbanisme et d’équilibre de polarité sur ces bourgs. Il faudra alors repenser leurs configurations en développant des stratégies d’arrêt avec des infrastructures d’accueil qui devront y être implantées.

 

Co-construire avec les acteurs du territoire la programmation des aires d’autoroute

Une thématique qui s’est penchée sur la promotion des richesses touristiques du terroir bourbonnais depuis l’autoroute en s’appuyant sur les aires de repos et de services mais aussi grâce aux sorties et à la porosité des échangeurs.

Une réflexion qui passe, bien sûr, par l’installation de panneaux de signalisation en corrélation avec les objectifs des collectivités qui portent une stratégie touristique comme le département ou les offices de tourisme qui devront y être associés. Un projet qui devra s’intéresser aux questions d’alimentation. L’idée étant de définir les atouts et objets du territoire au sein du patrimoine culturel et naturel pour constituer la programmation à proposer depuis l’autoroute. Une typologie permettant de qualifier les entrées du territoire et les sites vitrines qui permettent d’appréhender les spécifités du territoire (Val d’Allier, Val de Loire,…). Un plan qu’il faudra construire avec le concessionnaire.

 

Monter un projet de voie verte entre Montmarault et Digoin

Au-delà des portes d’entrée depuis l’autoroute, il peut être créé de la transversalité. Le projet de voie verte sur l’ancienne emprise SNCF jusqu’à Moulins permet de relier de nombreux bourgs parallèlement à l’infrastructure par le biais de circulation douce. Une contrepartie intéressante inscrivant le territoire dans une double dynamique d’aménagement avec l’infrastructure autoroutière et d’un tourisme lent avec une connaissance du territoire dans sa profondeur.

L’infrastructure existe déjà du Val de Cher jusqu’au Val d’Allier même si plusieurs éléments sont à reprendre pour la rendre fonctionnelle. En revanche, l’enjeu reste à développer, à créer jusqu’en Val-de-Loire. L’occasion de repenser l’idée d’entrer au sein du territoire d’une nouvelle façon.

 

Développer une gestion intégrée des haies bocagères dans le faisceau de l’autoroute

La haie permet de valoriser l’identité et la qualité du territoire de l’Allier auprès des utilisateurs de l’autoroute, notamment lors de la traversée du Bocage Bourbonnais. La réflexion étant de redonner à la haie toute sa place dans l’économie locale, comme une dynamique auprès des acteurs qui fabriquent le paysage. L’idée est d’utiliser cet élément paysager pour construire collectivement une filière bois plurielle. Pas seulement sous l’aspect bois énergie mais aussi comme outil de lecture des paysages. Une partie du 1 % paysage lié à l’autoroute pourrait être utilisé pour aménager des espaces reconstituant le réseau des haies. L’occasion aussi de valoriser certains métiers autour de cette ressource. Un projet collectif d’animation de l’économie locale qui croise la filière énergie, les collectivités, les agriculteurs et l’objectif d’un territoire zéro chômeur. La haie qui revêt aussi un aspect esthétique primordial en conduisant le regard mais elle permet aussi de masquer certains éléments.

 

Faire émerger un projet d’innovation routière et/ou de mobilité

Parmi l’éventail d’innovations qui ont été listées et qui concourent aux questions de transitions énergiques, ont été évoquées les questions de recyclage de l’économie circulaire des matériaux routiers, notamment l’utilisation de la biomasse, les technologies liées à l’économie de l’énergie pour l’éclairage public en connectant la route. Une connectivité rend possible des stratégies de développement de nouvelles mobilités et de partage de la voierie. Des expérimentations à mener avec les acteurs de premier plan sur ces sujets impliqués sur l’A79.

La coopération entre les territoires dans le temps long autour de la future autoroute nécessite un travail interterritorial nécessaire pour porter tous les projets précédents mais également pour coordonner les projets à venir autour de l’autoroute : les zones d’activités durables, le 1% paysage, développement et cadre de vie (et son volet énergie ?), la stratégie touristique, pour obtenir des financements de projets, etc. Des formats et des modes de coopérations peuvent s’appuyer sur des structures déjà existantes et/ou se monter autour d’un portage partagé de projets.

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