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Coronavirus : effets sur les salons, les cotations et dans les rayons

L'extension du nouveau coronavirus à travers le monde, et en particulier en Europe, a eu des impacts divers sur les filières agricoles. En France, le Salon de l'agriculture a été écourté d'une journée, et le salon allemand du vin Prowein a été reporté. Dans les rayons, les consommateurs se ruent sur les denrées de longue conservation. Sur les marchés internationaux, les cotations des matières premières agricoles sont perturbées.

© AA03

Salons écourtés ou annulés

Lors d'un Conseil de défense et d'un Conseil des ministres exceptionnels liés à l'épidémie de coronavirus, qui se sont tenus le samedi 29 février, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la dernière journée du Salon de l'agriculture dimanche 1er mars à Paris allait être annulée. Tous les « rassemblements de plus de 5 000 personnes » en milieu fermé ainsi que certains événements en extérieur, comme le semi-marathon de Paris le dimanche 1er mars, sont annulés en France face à l'intensification de l'épidémie.

« Nous avons été informés ce midi par le gouvernement et les autorités de santé que le Salon international de l'agriculture devait fermer ses portes ce samedi soir, a réagit Arnaud Lemoine, porte-parole du Salon de l'agriculture. Il n'y a pas eu de discussion de notre part car il s'agit d'un principe de précaution. »

Quelques jours plus tard, le salon international du vin Prowein, qui devait se tenir du 15 au 17 mars à Düsseldorf (Allemagne), a été reporté à une date ultérieure, en raison de l'épidémie du coronavirus, ont décidé ses organisateurs le 29 février. Par ailleurs, le salon Vinexpo Hong-Kong, qui devait avoir lieu du 26 au 28 mai, est reporté du 8 au 10 juillet « afin de répondre à la demande de la grande majorité de ses exposants ».

Ruée sur certaines denrées

Du côté des rayons de supermarchés, l'institut Nielsen a indiqué le 3 mars une ruée des consommateurs sur certains produits et des ruptures en magasins liées à l'épidémie de coronavirus. « Le samedi 29 février, le chiffre d'affaires progresse ainsi de plus de 20 % sur un ensemble représentatif de catégories de grande consommation, selon un communiqué à partir des données en hyper et supermarchés. Certaines catégories ont même vu leurs ventes doubler, comme les pâtes ou les conserves de poissons. » Des ruptures en magasins se sont concentrées le même jour sur quelques catégories de produits comme les pâtes, la farine, les conserves de poissons.

« Les pâtes symbolisent ce phénomène de stockage de la part des consommateurs, avec certains points de vente dévalisés, tout particulièrement en région parisienne et dans l'Oise, selon Nielsen. Dans certains magasins, les ventes de pâtes ont même été multipliées par 5, et le taux de rupture s'est vu, lui, multiplié par 7 par rapport à un samedi habituel. » Du 24 février au 1er mars, le chiffre d'affaires de la grande consommation progresse de 5 %, sous l'impulsion notamment des produits d'épicerie (+17 %), des aliments pour animaux (+11 %).

Marchés des grains et du lait perturbés

Sur les marchés internationaux, les prix du blé, du maïs et du colza ont enrayé leur chute le 2 mars, dans un contexte de marchés pétroliers et financiers mieux orientés en pleine épidémie de Covid-19. Sur Euronext à la clôture, la tonne de blé perdait 75 centimes, à 186,75 euros sur l'échéance rapprochée de mars. La tonne de maïs perdait 50 centimes sur le contrat de mars, à 165 euros, mais gagnait 75 centimes sur celui de juin, à 168,50 euros. Les craintes liées au coronavirus et ses conséquences sur l'économie continuaient de peser sur les cours.

Globalement, « les cours des principales céréales se sont repliés de 5 % suite aux craintes des marchés financiers face à cette crise sanitaire, commente Agritel, le 4 mars. Déjà, les fonds américains anticipent un ralentissement économique mondial en réduisant leurs expositions face à une volatilité croissante sur les marchés agricoles. »

« C'est également le cas pour la poudre de lait, ajoute Agritel, qui a perdu 7 % depuis le début du mois de janvier avec une crainte de baisse de la demande, notamment chinoise. » L'épidémie se fait déjà sentir sur les ventes de Danone dans ce pays qui représente 10 % de son chiffre d'affaires annuel. « Nous avons perdu 100 millions d'euros au premier trimestre », a expliqué Emmanuel Faber, p.-d.g. de Danone, lors de la présentation des résultats annuels 2019 à Paris le 26 février.

MR, JCD

Des marchés agricoles plus exposés aux tensions politiques et aux pandémies

Si le principal déterminant des marchés mondiaux reste l'équilibre offre/demande, il semblerait que les décisions de politiques intérieures, les conflits commerciaux, ainsi que les pandémies pèsent de plus en plus sur les marchés, qui anticipent davantage de possibles bouleversements. C'est une des réflexions des cinquièmes entretiens de l'Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), qui se sont tenus le 27 février au Salon de l'Agriculture. Parmi les principales tensions actuelles affectant les marchés agricoles, Philippe Chalmin, président de l'OFPM, cite la peste porcine africaine (PPA), les guerres commerciales menées par le président américain Donald Trump, les tensions entre l'Inde et la Malaisie déstabilisant le marché de l'huile de palme, la décision indienne de subventionner les exportations de sucre, sans oublier le coronavirus et un Brexit « à digérer ». « Une partie des agriculteurs n'ont plus de repères. Ils ont une seule certitude : demain les cours seront différents de ceux d'aujourd'hui », explique l'économiste qui prédit une « intensification des tensions pour 2020 ».

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