Entre deux individus d’une même espèce, l’ADN sera souvent identique. Ce qui variera le plus, ce sont les SNP. Les Single-nucleotide polymorphism sont des mutations identifiées qui désignent un individu et différenciera l’un par rapport à l’autre.

Extraction de l’ADN

Rechercher ces SNP capables à eux seuls de révéler les capacités d’un animal, c’est, entre autres, le travail du laboratoire départemental d’analyses et de conseil de la Nièvre qui travaille depuis le début de l’année sur la génomique. « Notre travail est d’analyser un échantillon (sang, semence, poil, biopsie auriculaire) envoyés par les OS (Organisme de sélection) afin de contrôler la filiation, vérifier la parenté et produire des évaluations génomiques qui serviront par la suite à établir des index. A partir des échantillons, nous avons pour mission d’extraire de l’ADN grâce à des techniques robotisées de biologie moléculaire, d’évaluer la dose d’ADN et enfin analyser les SNP grâce à une puce dédiée », explique Chantal Audeval, responsable technique santé animale biologie moléculaire au Laboratoire départemental d’analyses et de conseil de la Nièvre. Parmi les millions de SNP qu’un animal porte en lui, tous ne sont pas analysés, loin de là. Une sélection a été faite en amont par le monde scientifique.

Une aide précieuse à la sélection

Les SNP ne sont pas des gènes et ne permettent pas à eux seuls de dégager des caractéristiques précises. « C’est l’addition des SNP à une valeur de l’animal comme les qualités bouchères ou les aptitudes à vêler qui donnent des caractéristiques ciblées ».  Génotyper les animaux est, pour la scientifique, une aide précieuse à la sélection : « Pour connaître les caractéristiques d’un taureau, il fallait attendre de voir comment se comportent plusieurs de ses produits et plus encore. A présent, on peut avoir une idée des capacités de l’animal presque dès sa naissance ».

« A potentiel égal entre deux bêtes, le génotypage apporte une réponse claire sur le meilleur animal »

Chantal Audeval

Affiner le choix de l’éleveur

L’experte n’a pas vocation à se substituer à l’éleveur et à son travail de sélection souvent aiguisé au fil des générations. « A potentiel égal entre deux bêtes, le génotypage apporte une réponse claire sur le meilleur animal. Il ne s’agit pas de contredire le travail essentiel de l’éleveur mais bien d’affiner encore plus son choix ».

Population étoffée, index précis

Si l’élevage allaitant, le calcul de l’index génomique est moins avancé qu’en élevage laitier, tout n’est question que de temps pour Chantal Audeval : « Plus il y aura d’animaux génotypés, plus la population sera étoffée et plus les index seront précis. Les éleveurs pourront donc se lancer dans la course en toute confiance ».