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Ce 24 septembre, les vétérinaires intervenant en Creuse étaient conviés à la 21e journée GDS-GTV pour échanger sur les connaissances récentes en matière d'immunologie et réfléchir à l'avenir des prophylaxies bovines.

Les vétérinaires intervenant en Creuse ont, de nouveau, répondu présents à l'invitation de GDS Creuse et du Groupement Technique Vétérinaire 23. Les deux thématiques retenues cette année étaient l'immunologie et la vaccinologie avec une résonnance particulière en contexte covid-19 et l'évolution des prophylaxies bovines du fait de la LSA notamment.

Immunologie et Vaccinologie
Les macrophages, des cellules en première ligne de l'immunité
Le professeur Vanderplasschen (faculté vétérinaire de Lièges), a accepté notre invitation. Mondialement reconnu en immunologie, il a fait un tour d'horizon des mécanismes de défense de l'organisme des mammifères, en mettant l'accent sur l'immunité innée. Les macrophages sont en première ligne et détectent tout élément de « non soi ». Pour cela, ils identifient les PAMPs (Pathogene Associated Molecular Pattern : modèle moléculaire associé aux agents pathogènes). Leur rôle va au-delà, ils déterminent également si ces éléments extérieurs vont avoir un rôle néfaste pour l'organisme. Pour cela, ils identifient les DAMPs (Damage Associated Molecular Pattern : motif moléculaire associé aux dommages), pour la plupart des molécules issues de la destruction de cellules (comme lors d'un traumatisme) et signes d'un danger. Ce système complexe nous permet de vivre avec nos flores digestive ou cutanée, identifiées comme « non soi » par les PAMPs, mais tolérées car ne provoquant pas de lésion et donc de DAMPs.

En cas d'agression, une réponse adaptative, cellulaire et humorale
Si un agent pathogène est effectivement détecté, l'organisme va mettre en oeuvre une série de mesures pour l'éliminer : production de globules blancs permettant la destruction du pathogène, d'anticorps permettant sa séroneutralisation et de molécules de l'inflammation très utiles à la réponse immunitaire. Ces mécanismes peuvent s'avérer insuffisants si l'attaque est trop importante ou s'ils sont entravés par un usage inapproprié d'anti-inflammatoires par exemple, mais aussi destructeurs si le mécanisme s'emballe. C'est le phénomène décrit chez l'homme pour la covid-19 et les « orages cytokiniques ». Au-delà de cette réponse immédiate, l'organisme mémorise cette agression pendant de nombreuses années, ce qui lui permettra de réagir beaucoup plus rapidement lors d'une prochaine attaque. C'est ce mécanisme qui est mis à profit dans la vaccination.

Des vaccins modernes, issus de ces découvertes
Historiquement, la vaccination consistait à injecter un virus pathogène tué ou fortement atténué pour stimuler le système immunitaire. Ces techniques empiriques marchaient et ont permis d'éradiquer la variole ou de contrôler la rage ou la fièvre aphteuse par exemple. Il pouvait y avoir parfois des effets secondaires mais le rapport bénéfice/risque était nettement en faveur de ces vaccins. Grâce aux connaissances modernes sur l'immunité et ses mécanismes, on peut désormais mettre au point des vaccins efficaces tout en limitant le risque d'effets secondaires. On n'injecte plus le virus, mais un morceau, parfois quelques protéines ou des brins d'ADN ou d'ARN. Des vaccins sont désormais développés pour combattre certains cancers ou neutraliser une hormone comme pour la castration chimique des porcs. Les recherches ont également mis en évidence que l'efficacité d'un vaccin dépendait de plusieurs facteurs parfois non maîtrisables : composition du microbiote, statut immunitaire des vaccinés, facteurs génétiques. Ces éléments permettent de mieux comprendre les échecs vaccinaux parfois observés. Le professeur Vanderplasschen a conclu sur les perspectives d'avenir qu'ouvraient ces nouvelles découvertes, tout en rappelant qu'il fallait rester humble sur une science où il reste encore de nombreuses choses à découvrir.

Quelles prophylaxies demain en Creuse ?
La Loi de Santé Animale et ses impacts sur les prophylaxies IBR et BVD
David Ngwa Mbot, vétérinaire à GDS France, nous a présenté les éléments de la future LSA européenne qui devrait rentrer en application au mois d'avril 2021. Ce texte fixe les grands principes de prévention et d'éradication contre les maladies animales, en intégrant des éléments de biosécurité. L'objectif à terme est une harmonisation des pratiques permettant une fluidification des échanges. Concernant l'IBR, les mesures devraient être doubles : un allégement des prophylaxies dans les élevages qualifiés, sur la base d'un tiers des effectifs, et une pression accrue sur les élevages infectés, l'objectif étant une éradication totale avant 6 ans. Pour la BVD, les mesures mises en oeuvre dans le cadre de l'Arrêté Ministériel du 31 juillet 2019 vont être renforcées avec un volet concernant les mouvements. Pour rentrer dans un cheptel, les animaux devront bénéficier d'un statut « bovin non-IPI » ou d'une analyse virologique négative. Le déploiement de toutes ces mesures sera progressif et selon un calendrier non encore fixé à ce jour.

La tuberculose bovine en Nouvelle-Aquitaine, une menace plus que jamais présente
Bénédicte Martineau, vétérinaire cheffe du service vétérinaire de la DDCSPP 23, a fait un état des lieux de la situation de la tuberculose en Nouvelle-Aquitaine. À ce jour, 83 % des cas découverts en France se concentrent dans notre région, principalement en Dordogne, Charentes et Pyrénées-Atlantiques. Nos voisins de Corrèze et Haute-Vienne ont également des foyers qui doivent nous inciter à la plus grande vigilance.
En Creuse, au 17/09/2020, 30 suspicions ont été enregistrées à l'abattoir sur la base d'examen des ganglions, elles ont toutes été infirmées. Des enquêtes épidémiologiques en lien avec des foyers d'autres départements ont concerné 11 élevages, avec parfois des abattages diagnostic d'animaux, mais tous sont revenus négatifs. Il n'y a donc pas de foyer de tuberculose dans notre département.
Pour se prémunir, nos éleveurs doivent rester vigilants lors des introductions et mettre en place des mesures de biosécurité dans leurs élevages qui concernent toutes les maladies. C'est l'application stricte de ces mesures qui nous permettront de rester indemne de tuberculose.

BVD, la mise en place rapide d'un plan d'assainissement en cas de circulation virale
Depuis le 1er juillet, les éleveurs reçoivent des boucles d'identification avec prélèvement de cartilage. Ce dépistage est obligatoire depuis le 1er octobre sur tous les veaux naissants. Les premiers résultats confirment la présence de ce virus dans certaines exploitations. Les éleveurs concernés doivent alors mettre en place un plan d'assainissement basé sur 2 axes : détecter, isoler et éliminer les IPI et il est conseillé de mettre en place une vaccination pour casser la circulation virale. Pour cela, tous les élevages où le virus est détecté reçoivent un listing récapitulatif des statuts non-IPI de leurs animaux et sont visités par leur vétérinaire sanitaire et/ou GDS Creuse. Les vétérinaires présents ont tous répondu favorablement à l'intérêt de la mise en place rapide du plan dans les élevages infectés.

Vétérinaires - GDS, une collaboration historique sans faille
Depuis 1953, les vétérinaires ont accompagné les éleveurs et GDS Creuse pour l'amélioration de l'état sanitaire des troupeaux. De grandes victoires ont été enregistrées comme pour la brucellose ou la tuberculose. De nouveaux chantiers s'ouvrent à nous : fin de l'éradication de l'IBR, avec de substantielles économies à la clé, assainissement BVD et baisse des pathologies induites. Cela nécessite des évolutions dans les pratiques. Comme au premier jour, vos vétérinaires et GDS Creuse se tiendront à vos côtés. Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à les contacter.

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