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Enseignement agricole : une rentrée scolaire en présentiel pour tous les élèves

Les équipes de direction et d’enseignements accueillent les élèves et stagiaires dans les locaux des établissements dans des conditions très particulières cette année en raison de la Covid-19.

Lycée agricole du Bourbonnais :

Le personnel de l’EPL du Bourbonnais est sur le qui-vive depuis bientôt quinze jours. La rentrée est effective depuis mardi et il a fallu revoir toute l’organisation des salles de classes et des locaux fréquentés par les élèves et les équipes enseignantes. Luc Champin vient de prendre ses fonctions à la tête de l’établissement bourbonnais et tient à ce que tout le monde soit accueilli dans les meilleures conditions malgré cette crise sanitaire sans précédent : « Cette entrée est inédite. Le port du masque est obligatoire pour toute personne circulant sur l’ensemble du site et des bornes de gel hydro-alcoolique sont disposées un peu partout dans l’établissement. Afin de respecter les distances sanitaires, nous avons dû revoir la disposition des salles de classes en éloignant de plus d’un mètre chaque table individuelle ».

Une rentrée étalée sur trois jours
La rentrée a été étalée sur trois jours depuis mardi jusqu’à ce jeudi. Les détails de Luc Champin : « Mardi, nous avons ouvert l’établissement aux nouveaux élèves qui intègrent les classes de 4ème, de seconde générale et technologique ainsi que les Capa 1ère année. Les élèves, accompagnés de leur famille, ont été reçus, par demi-journée dans l’amphithéâtre pour leur expliquer le fonctionnement de l’établissement d’une part, mais aussi les consignes sanitaires qui sont mises en place ».  
L’EPL du Bourbonnais, c’est 130 personnes dont 54 enseignants et une vingtaine de formateurs sur le CFA-CFPPA. L’exploitation compte trois salariés et un  directeur. Lundi, chacun a pu prendre connaissance des emplois du temps et a été sensibilisé aux conditions d’accueil des élèves et des familles.

Plusieurs services de restauration
Aussi bien pour les élèves que pour le personnel, c’est un nouveau mode de fonctionnement qui se met en place. Des périodes de médiation par les enseignants se déroulent chaque jour afin d’expliquer les mesures sanitaires qu’il s’agisse du port du masque obligatoire, le lavage des mains et la disposition de gel hydro alcoolique.
Au niveau de l’espace restauration, la capacité d’accueil a été divisée par deux, provoquant un nombre de services beaucoup plus important. Entre chaque élève, les distances de sécurité sont respectées. À chaque pause, les élèves seront invités à s’aérer à l’extérieur.

L’internat est également ménagé
L’établissement est prêt à s’adapter, en fonction de l’évolution de la contamination de la Covid-19 : « Un premier plan est d’ores et déjà mis en place dès cette première semaine et, en fonction de l’évolution du virus, on prévoit un plan B, intermédiaire, avant le tout à distance, si cela est nécessaire ». L’EPL, qualifié de tout numérique, est parfaitement équipé, adapté à l’enseignement à distance. Un système mis à l’épreuve lors du confinement et qui s’est révélé efficace.  
L’exploitation agricole également concernée
Luc Champin reste tout de même confiant : « On espère être le plus apaisant et le plus rassurant possible auprès des familles et des élèves. La priorité a été donnée à l’accueil des élèves. La salle du conseil d’administration a été transformée en salle de cours. Nous avons également mis en place un protocole de gestion avec l’infirmerie pour, éventuellement, isoler un ou plusieurs élèves en cas de suspicion d’un cas de virus ».
Fabrice Ranoux, le directeur d’exploitation complète en indiquant que « les mesures de sécurité sanitaire sont les mêmes que pour le lycée. Les salariés travaillent séparément mais, dès l’arrivée d’élèves, chacun porte un masque et se lave les mains avec du gel hydro-alcoolique ».
L’EPL compte, à cette rentrée, 460 élèves et un peu plus de 200 apprentis. 250 d’entre eux sont internes.

Mahamoud Djikine, secrétaire général du lycée agricole de Montluçon-Larequille : « Cette année nous accueillons 118 élèves. L’enseignement agricole n’est bien entendu pas épargné par les mesures sanitaires. Nous avons disposé des affichages pour inciter au maximum les élèves à respecter les distances de sécurité mais aussi le lavage régulier des mains.
Chaque classe a été disposée pour que la distanciation physique soit respectée. Un seul élève par table est autorisé.
Au niveau de la restauration, nous avons marqué au sol un fléchage pour limiter les croisements. A l’entrée du réfectoire, une borne de gel est disposée. Les élèves doivent obligatoirement passer par les toilettes pour se laver les mains. Les tables à manger de six places ne devront recevoir que quatre personnes autour. Notre capacité n’est que de 70 places et nous devons faire plus de services qu’avant. Les emplois du temps des enseignements ont donc été adaptés en fonction de ces rotations.
L’internat a, lui aussi, été modifié. Il faut savoir que plus de la moitié des élèves est interne. Nous limitons la présence de  deux élèves par chambre maximum. Chaque matin, les agents d’entretien se rendent dans les chambres. Masque et gel sont de vigueur aussi, comme partout dans l’établissement ».

Catherine Marnat, directrice de la MFR de Saligny-sur-Roudon : «  C’est une rentrée en deux temps. Ce lundi, nous avons accueilli les élèves de troisième, de Capa 2 et de première. Les autres seront accueillis lundi prochain. Nous avons réactualisé notre protocole de reprise d’activités au vue des consignes sanitaires qui nous ont été transmises vendredi dernier.
Dès le mois de juin, pendant les cinq semaines de reprise, nous avions mis en place des conditions sanitaires très pointues par rapport à la désinfection. Aujourd’hui, nous devons généraliser le port du masque devenu obligatoire en intérieur et en extérieur. Un protocole qui est présenté aux familles le jour des deux rentrées.
Les locaux sont équipés, dans chaque pièce, de gel hydro alcoolique. Nous insistons fortement sur le fait que les automatismes doivent être inculqués dès cette première semaine.
Du côté de l’internat, les jeunes sont placés par élèves de même classe pour limiter les brassages au maximum. Les lits sont disposés de telle manière pour éviter les projections pendant la nuit et le matériel de couchage doit être fourni par les familles. Une personne supplémentaire  a été embauchée, à mi-temps, pour le nettoyage des locaux. Des opérations beaucoup plus longues car, chaque fin de semaine, nous devons nettoyer l’ensemble de l’internat qui est loué les weekends.
Nous lançons, en parallèle, une grande campagne de communication auprès des familles pour que ces dernières prennent la température de leurs enfants avant de se rendre vers l’établissement afin d’éviter qu’une personne contaminée n’entre dans les locaux. Nous filtrons par ailleurs toute entrée et sortie par un registre obligatoirement rempli.
Nous voulons responsabiliser toutes les personnes pour qu’elles participent au bien-être de tous. Nous restons cependant optimistes car cette rentrée enregistre tout de même 146 élèves. Des effectifs supérieurs par rapport à l’an dernier avec vingt élèves de plus. Deux années consécutives avec des chiffres à la hausse ».

Sébastien Joly

Le point avec Nathalie Prudon-Desgouttes, responsable formation à la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes


Comment a été préparé le dispositif d’accueil des élèves dans les établissements ?
Nathalie Prudon-Desgouttes :
« L’objectif prioritaire pour cette rentrée est d’assurer la sécurité sanitaire des jeunes et des personnels de l’enseignement agricole. En juillet, nous avons dévoilé, en cohérence avec le ministère de l’Éducation Nationale, une note de service comportant toutes les consignes sanitaires. Dans ce dispositif, nous intégrons plusieurs hypothèses en fonction d’une reprise plus ou moins active de la circulation du virus. Nous souhaitons à ce sujet pouvoir permettre à chaque établissement de garder une marge de manœuvre et d’agir au cas par cas suivant la situation. Pour autant le principe est clair, nous souhaitons une reprise en présentiel pour tous les élèves. Du côté des effectifs, nous avons d’ailleurs craint des baisses de plus de 30 % mais, grâce à une équipe éducative performante qui a occupé le terrain et animé de nombreuses portes ouvertes virtuelles, nous prévoyons finalement une hausse des effectifs de près de 3 % ce qui est une vraie bonne nouvelle. »

Quelles sont les principales dispositions contenues dans ce dispositif ?
N.P-D : « Dans un premier temps, nous avons mis en place des cheminements fléchés dans tous les établissements. Concernant les temps de repas, nous avons réfléchi à la mise en place de plusieurs services sur des horaires décalés pour éviter une trop grande concentration d’élèves au même endroit. Nous nous sommes aussi assurés que chaque enseignant et chaque élève soit équipé de masques. Nous travaillons sur ce sujet en collaboration étroite avec la Région. Le principe est que les élèves portent le masque toute la journée, sauf pour manger et dormir. À ce sujet, l’accueil d’internes est bien entendu maintenu mais nous avons travaillé à une nouvelle disposition du mobilier qui permette de mieux respecter les distances entre chacun. En fonction de l’évolution de chaque situation, nous pourrons aussi envisager une répartition différente des effectifs dans les dortoirs. En cas de cas positifs dans des établissements, c’est l’Agence régionale de santé (ARS) qui aura la charge de décider de mesures supplémentaires. »

En dehors des cours, l’accompagnement périscolaire et les contrats d’apprentissage pourront-ils se dérouler normalement ?
N.P-D : « La fin d’année scolaire a été très particulière et il a été demandé aux enseignants de rapidement repérer les jeunes en difficulté pour mieux les accompagner. L’État a multiplié par quatre l’enveloppe consacrée au périscolaire qui sera donc non seulement maintenu mais aussi renforcé pour combler le retard pris ces derniers mois. Concernant les contrats d’apprentissage, nous avons eu la bonne surprise de constater que les entreprises étaient très demandeuses. Cela signifie que les mesures prises par le Gouvernement dans son plan de relance portent leurs fruits. Le délai de carence pour les apprentis a d’ailleurs été prolongé à six mois pour s’adapter au contexte particulier. Cela permettra à certains jeunes de venir en cours dès le 1er septembre tout en poursuivant sereinement leur recherche de contrat d’apprentissage. »

Propos recueillis par  Pierre Garcia

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