Aller au contenu principal

« Être à Moulins, c’est promouvoir son élevage auprès du plus grand nombre »

Nicolas Friaud est âgé de 43 ans. Installé depuis 2007, au Veurdre, sa famille participe depuis de très nombreuses années au concours de Moulins. Il nous livre son sentiment quant à l’intérêt de ce concours et sur l’avenir de la profession d’éleveur.

C’est au domaine du Coudray, au Veurdre, une commune au nord du département de l’Allier, à la frontière du département voisin de la Nièvre, que nous avons rencontré Nicolas Friaud. Issu d’une famille d’éleveurs charolais depuis au moins cinq générations, Nicolas a choisi, lui aussi, d’embrasser la profession.

Un BEPa, un Bac Pro et un BTS Acse en poche, obtenu au lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, il devient commercial d’amendements pour une société et couvre le secteur d’une trentaine de départements français.

Cinq générations de sélectionneurs

En 2007, il décide de rejoindre l’exploitation familiale, alors administrée sous la forme d’un Gaec. Aujourd’hui, Nicolas élève seul ses 110 vaches charolaises, toutes inscrites au Herd Book Charolais : « je prend la suite des cinq générations de sélectionneurs qui m’ont précédé ».

Le Coudray s’étend sur 215 hectares, principalement en prairies. Une trentaine d’hectares est cultivé en céréales pour les besoins du cheptel.

« La clef, c’est l’achat des taureaux ! C’est eux qui engendrent la production »

Un élevage qu’il conduit avec précisions en repérant les bons élément qui amélioreront la qualité de son troupeau : « Je recherche de bons taureaux, aux origines qui ont fait leurs preuves. Mes principaux critères sont les qualités d’élevages avec des vêlages faciles, du lait et de bons aplombs. Je ne néglige pas non plus le grain de viande, le gabarit, notamment pour les femelles qui doivent présenter de bons bassins car les facilités de naissance réduisent aussi les coûts vétérinaires. En clair, il me faut des animaux avec du potentiel ».

Nicolas engraisse ses vaches de réforme et insiste sur le fait que ces bêtes doivent « transformer au mieux les aliments » tout en indiquant qu’il a aussi pour critère « la docilité car, aujourd’hui, avec le manque de main d’œuvre sur les exploitations, c’est indispensable d’avoir des bêtes calmes ».

La sélection des taureaux est indispensable pour répondre aux besoins des acheteurs puis des consommateurs. Les éleveurs doivent s’adapter pour vendre leurs animaux. On constate, et c’est heureux, que les éleveurs recherchent de la qualité et que le travail pour y parvenir est payant aujourd’hui. Une situation encourageante ».

L’intérêt des qualités de race

Nicolas Friaud regrette qu’aujourd’hui « les qualités de race ne soient pas forcément prioritaires chez tous les éleveurs. Si on cherche aujourd’hui à améliorer les gabarits, il ne faut pas négliger ces qualités. Pour moi, de très belles têtes sont aussi indispensables ».

Nicolas commercialise ses animaux par l’intermédiaire de groupements et de négociants : « Quant aux femelles, je les vends à la reproduction. Les laitonnes et les génisses partent dans d’autres élevages français mais aussi étrangers ».

Le meilleur de l’élevage au concours

La famille Friaud a, de tout temps, participé au concours de Moulins. Pour Nicolas, c’était une évidence de poursuivre cet investissement : « Nous n’avons jamais loupé une seule édition, sauf celle, annulée pour cause de Covid-19. Y participer me permet, à travers les bêtes que j’expose, de faire découvrir ma production, les produits de mes taureaux. Si je ne fais pas forcément des ventes sur place, c’est un formidable moyen de promouvoir mon élevage. Etre à Moulins, c’est aussi échanger avec d’autres éleveurs ».

« Talisman », 1er prix d’honneur au Marault

Pour cette édition 2022, Nicolas a déclaré une femelle dessaisonnée, sept mâles et un taureau de 18 mois « Spartacus ». « Talisman », 1er prix d’honneur national à la ferme du Marault, à Magny-Cours, dans la Nièvre, en 2022, participera au super prix d’honneur : « Les animaux que je sélectionne pour ce concours sont, à mes yeux, les meilleurs ambassadeurs de mon élevage ».

Nicolas, même s’il est un fervent défenseur de l’élevage et de la race charolaise, s’inquiète quant à l’avenir de la profession : « Malheureusement, nous constatons tous, d’année en année, la diminution du nombre d’élevages et une tendance à l’agrandissement. Ces cinq dernières années, nous avons vu d’énormes bouleversements. Nous sommes face à une réelle incertitude quant à l’avenir de notre métier et j’espère seulement qu’il aura encore de beaux jours devant lui ».

Nicolas Friaud n’a pas la prétention d’augmenter, ni son cheptel, ni sa surface, mais veut « simplement poursuivre mon travail tel que je le pratique aujourd’hui en tendant vers plus d’autonomie alimentaire et produire de la qualité ».

Les plus lus

Concours de Varennes-sur-Allier : « Un moment convivial et attendu de tous »

Tradition depuis plus de 160 ans, le concours de Varennes-sur-Allier a fait son grand retour du 15 au 17 mars.

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière