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La FNO en congrès à Limoges

Le 7 septembre, la Fédération Nationale Ovine a tenu son congrès annuel à Limoges. Ses responsables sont revenus sur une année 2020 perturbée et sur les enjeux de demain pour la filière ovine française.

© P. Dumont

Parmi tous les événements de 2020, trois faits marquants ont été relevés par la FNO lors de son congrès. Premier d’entre eux, la covid‑19. Avec un premier confinement juste avant Pâques, la filière ovine craignant l’effondrement du marché, s’est rapidement mobilisée. La demande faite aux opérateurs de privilégier la viande française a fonctionné et les prix se sont maintenus. Les travaux engagés avec les GMS se poursuivent notamment sur l’outil SICOOP qui devrait permettre à terme, de prévoir plus efficacement les sorties d’agneau sur l’année. Avec la fermeture des outils de transformation et des restaurants, le lait de brebis a aussi été impacté par la crise sanitaire. Sur la période, la FNO a observé une réorientation de la consommation en direction de l’ultra-frais. L’année 2020 a également été l’année du Brexit. L’inquiétude était de mise pour la filière, le Royaume-Uni étant le premier importateur de viande ovine française et 45 % des achats de viande ovine en France étant d’origine britannique. Un accord commercial a été trouvé fin 2020. Il prévoit une absence de quotas et de droits de douane pour une année. La FNO a également suivi de près les négociations de la PAC. Dès le début de l’année, la FNO a alerté les pouvoirs publics Sur la nécessité de maintenir les aides couplées essentielles pour la filière ovine. Des propositions ont été faites pour un ICHN ciblé sur l’élevage, des éco régimes accessibles à tous ou une meilleure Indemnisation de la prédation. Sur ce sujet. La FNO a alerté le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Environnement sur la pression insoutenable subie par les éleveurs. Entamés en 2020, de nombreux travaux se poursuivent en 2020. Ils touchent pour beaucoup d’entre eux à l’environnement (avec l’adaptation du référentiel HVE non adapté aux petits ruminants, mise en place du diagnostic Cap2ER, lancement du projet GREENSHEEP) et au bien-être animal (projet MOUBIENE).

Les défis de demain
Pour débattre des enjeux qui attendent la filière demain, la FNO et sa présidente avaient réunis plusieurs intervenants autour du thème : la filière ovine à l’épreuve des défis socioéconomiques et géopolitiques. Autour de Michèle Boudoin étaient réunis Sean Dennehy, éleveur irlandais, vice-président du groupe de travail ovin au Copa-Cogeca, Flavien de Vaugelade, responsable des produits carnés chez Système U, et Yves Madre, directeur du think tank “Farm Europe”. Après un état des lieux du marché de la viande ovine viande et lait au niveau européen et mondial par Philippe Chotteau de l’Institut de l’élevage, les participants ont échangé sur le Brexit, la PAC et l’étiquetage des produits. Si la PAC est désormais sur les rails et que l’élaboration des Plans stratégiques nationaux va bon train, pour Yves Mardre, tout n’est pas gagné « la PAC à venir est plus courte et sous influence… ». Un point de vue partagé par Michèle Boudoin : « la programmation est prévue pour 7 ans, ramenée à 5, avec un bilan au bout de 2, il n’est pas possible d’investir et de s’adapter en si peu de temps lorsqu’on travaille avec du vivant ! ». Le comportement des consommateurs pose aussi question. « Les Européens sont attachés à l’agriculture et deux tiers d’entre eux estiment qu’elle doit évoluer. Ils semblent prêts à payer plus cher mais dans les faits, le feront-ils ? », se demande Yves Mardre. Flavien de Vaugelade note pour sa part une perte de pouvoir d’achat d’une partie de la population qui recherche promos et premier prix et, dans le même temps, une tendance de fond à la consommation durable et locale. Une autre ombre plane sur les débats, le développement du véganisme. Peu nombreux les vegans pèsent toutefois largement dans beaucoup de débats, les aspects scientifiques étant « de moins en moins présents dans les discussions », selon Yves Mardre. La crise sanitaire a toutefois montré l’affection des consommateurs pour la viande. « Lors de la crise en Irlande, les gens se sont rués sur les produits essentiels, dont la viande. Pas sur les produits végans, note Sean Dennehy. Promotion de la diversité alimentaire, mise en avant des pratiques vertueuses des éleveurs, prospection de nouveaux marchés, éducation à l’alimentation des plus jeunes sont autant de pistes d’avenir évoquées pour la filière. L’étiquetage est également essentiel comme en témoigne Sean Dennehy. « Origin green est un label qui mesure différents critères de durabilité et de bien-être animal, explique l’éleveur. 90 % des exportations ont ce label. Cela nous est utile pour trouver de nouveaux marchés ». Pour autant, la multiplication des labels, peu lisibles par le consommateur, peut aussi s’avérer sans effet réel.

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