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La Limousine confirme son statut de leader

Emeline, à Sébastien Dumignard.
Emeline, à Sébastien Dumignard.
© HBL

Aquitanima, le Salon de l’Agriculture de Bordeaux, s’est déroulé du 14 au 16 mai 2016. Vitrine des pratiques agricoles de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, ce salon, qui fêtait cette année ses 20 ans, est un formidable condensé des productions de celle qui est désormais la plus grande région agricole de France et la première d’Europe. Le premier temps fort du Salon était le concours interrégional et la vente aux enchères de la race Limousine le samedi 14 mai. Première race bovine du nouveau grand ensemble, la Limousine y avait logiquement toute sa place et a souscrit parfaitement à cette dynamique en allant même plus loin avec la présence de représentants de Midi-Pyrénées et d’Espagne.

On n’a pas tous les jours 20 ans
Les concours de races de Bordeaux ont soufflé, cette année, leurs vingt bougies. Pour fêter cet anniversaire, les organisateurs ont retracé l’historique de cette manifestation et tracé les perspectives pour les dix prochaines années.
En 1996, Aquitanima en étaient à ses balbutiements… Vingt ans plus tard, malgré le scepticisme suscité au début, ce salon s’est imposé dans le paysage malgré un positionnement dans le temps pas évident. En effet, accolé à la Foire internationale de Bordeaux, il se déroule en pleine période de semis des maïs dans une région de polyculture/élevage.
Initiée alors que la foire de Bordeaux cherchait à donner un second souffle à son pôle agricole, l’idée d’organiser des concours de races était une véritable gageure, reconnaît Pierre Lesparre, commissaire. En effet, l’Aquitaine n’est pas réputée comme une « grande » région d’élevage.
Subtile alchimie de rencontres très professionnelles dans un cadre beaucoup plus grand public, le tout dans une ambiance festive, décontractée et conviviale comme il sied au Sud-Ouest, Aquitanima est très apprécié des éleveurs. « On refuse toujours plus d’animaux et le phénomène s’amplifie d’année en année » avoue Bruno Millet, chargé des événements professionnels du salon régional de l’agriculture de Bordeaux. Décrocher une place dans les stalles du hall 4 du parc des expositions de Bordeaux devient de plus en plus chaud. « Pour l’ensemble des concours, on est au taquet » précise Pierre Lesparre.
Les infrastructures n’étant pas extensibles à l’infini, les organisateurs d’Aquitanima ont fait, sciemment, le choix de limiter le nombre des animaux inscrits afin de préserver la meilleure qualité d’accueil possible et l’esprit unique qui en fait sa notoriété et que recherchent justement les éleveurs. « Cela nous oblige à privilégier la qualité à la quantité » poursuit Pierre Lesparre. Et c’est bien là la quadrature du cercle. En étant de plus en plus sélectif, Aquitanima gagne, à chaque édition, en qualité, ce qui attire de plus en plus de candidats !
Ainsi, bien avant l’heure de la réforme territoriale, Aquitanima avait déjà étendu sa zone d’attraction à tout le Sud-Ouest. De régional, la manifestation est rapidement devenue inter-régionale avec des éleveurs venus de Midi-Pyrénées, du Limousin et de Poitou-Charentes. Depuis cinq ans, les concours ont même pris une dimension internationale avec la participation d’éleveurs ibériques.
À la lumière et sur la lancée de cette jeune et brillante aventure, le pari lancé par Dominique Graciet de faire d’Aquitanima « la principale foire, avec concours de races, de tout le sud-ouest européen » devrait pouvoir être atteint d’ici le trentième anniversaire. Rendez-vous est pris !

Un concours à l’image de la race : dynamique et de qualité
Et la Limousine là-dedans nous direz-vous ? Et bien, elle y a joué, et joue encore, un rôle majeur. La preuve : c’est la race avec le plus fort contingent en 2016 (100 animaux dont 88 en concours et 12 à la vente) et c’est la seule qui peut se targuer de la présence d’éleveurs ibériques.
L’édition 2016 a donc été à la hauteur. Jugez plutôt : les 110 animaux sélectionnés parmi les quelques 200 candidats provenaient de 57 élevages issus de 11 départements et du Pays Basque espagnol. Une véritable dynamique est donc enclenchée depuis une dizaine d’années pour garantir une présentation homogène et haut de gamme. Cette homogénéité a été vantée par le juge Vincent Rome, éleveur à Treignac (19), et désigné pour l’occasion.
Il n’a eu de cesse tout au long de son jugement de mettre en avant les animaux correspondant le mieux aux orientations du programme et aux attentes de la filière en se basant notamment sur les masses musculaires, les bassins et la finesse d’os.
Au final, c’est Gobi au Gaec Roulière Père et Fils (87) qui est distinguée championne femelle adulte et meilleur animal du concours. Cette vache pleine de plus de 3 ans a su séduire le juge par une morphologie proche de la perfection. Fille d’Arcenciel (RJ) x Roc (RR VS), elle représente parfaitement le prototype de la Limousine : un excellent bassin bien ouvert, de la longueur, de l’épaisseur dans le filet, de la finesse d’os, beaucoup d’élégance dans la démarche… autant d’attributs qui lui ont permis de se mettre en avant au milieu d’un plateau très relevé.
Autre animal haut-viennois distingué : Joker au Gaec Camus Père et Fils (87) qui remporte le challenge de l’espérance mâle. L’EARL Arrouy (65) réalise quant à lui le doublé : challenge de l’espérance femelle avec Indienne et prix d’honneur mâle adulte avec Imprevu, un taureau détenu en copropriété avec le Gaec Fortin (32).

De belles enchères dans un contexte difficile
La vente aux enchères de vaches de boucherie, organisée par Interlim Génétique Service, a été une réussite. En effet, l’ensemble des professionnels a souligné la qualité et l’homogénéité du lot présenté, certainement le meilleur depuis la mise en place de cette animation il y a 4 ans. Et les acheteurs ne s’y sont pas trompés en plébiscitant le travail des éleveurs par leurs enchères. Bilan final : une moyenne à 5 700 euros contre 5 100 euros un an auparavant soit +12 % ! La GMS s’est porté acquéreur de 50 % des animaux mis en vente. Le reste part en boucherie traditionnelle et au restaurant Hall West à Limoges une nouvelle fois très actif sur cette vente. Mis à part ce dernier, tous les acheteurs sont girondins.
Le top price du jour (7 200 euros) est pour Java au Gaec Vergnollet dont c’était la première participation. Une vraie Limousine « montée sur des allumettes » avec beaucoup de viande dans le dessus et dans le quartier arrière. Bravo à son acheteur, la boucherie Gautier au Cap Ferret qui s’est également distingué avec l’achat d’une deuxième vache : Facette au Gaec de Germignac (19).
La vache creusoise, Emeline, à Sébastien Dumignard, est partie pour 4 700 euros au magasin Carrefour de Libourne (33).

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