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Le bon bilan de santé du cheptel cantalien

À la veille de son assemblée générale, le Groupement de défense sanitaire dresse le bulletin de santé du troupeau cantalien. Une situation sous bonne maîtrise mais une vigilance permanente.

Le GDS a notamment décidé de mettre les bouchées doublées pour l’éradication de l’IBR avec un accompagnement renforcé des élevages encore non indemnes.
Le GDS a notamment décidé de mettre les bouchées doublées pour l’éradication de l’IBR avec un accompagnement renforcé des élevages encore non indemnes.
© P. O.

Si on a plus la propension à parler des trains qui arrivent en retard que des TER qui sont à l’heure, il en va de même en santé animale où la propagation fulgurante de la grippe aviaire comme la menace d’une diffusion de la peste porcine africaine au cheptel tricolore font davantage la une des médias nationaux que les efforts réalisés au quotidien par les éleveurs pour se prémunir d’une multitude de virus, bactéries et autres parasites. Chaque année, l’assemblée générale du groupement de défense sanitaire du Cantal est l’occasion d’attester de l’efficacité des prophylaxies, plans de prévention et d’assainissement déployés par les agriculteurs pour qui la santé de leur cheptel reste une priorité quoi qu’en disent les militants welfaristes. La campagne 2021 est ainsi à l’image de cette maîtrise globale du sanitaire en élevage. Rien à signaler sur le front de la tuberculose et de la leucose bovines, RAS également dans les élevages porcins(1), ni dans les cheptels ovins et caprins même si la brucellose des petits ruminants est toujours surveillée.

Besnoitiose : agir avant d’être pris de vitesse
Nouvelle venue depuis quelques années sur la scène agricole cantalienne, la besnoitiose fait elle l’objet d’un plan d’action volontariste de la part du GDS 15 qui souhaite prendre le taureau par les cornes et enrayer sa propagation avant qu’elle ne s’installe durablement dans les élevages du département. Un plan qui s’articule autour de trois actions : dépistage sur les laits de tank, analyses sur sang dans le cadre des prophylaxies prises en charge à hauteur de 40 % par le groupement (25 % en 2021) et accompagnement des éleveurs faisant dépister leurs bovins avant la montée en estives collectives (prise en charge des sérologies à hauteur de 40 % en 2022). Le taux de positivité dans le cadre des prophylaxies réalisées s’établit pour l’heure en 2022 à 4,3 % (contre 4,5 % en 2021 et 10,3 % en 2020). “Il n’y a pas moins de cas positifs mais vu que le volume d’analyses augmente, ils sont davantage dilués”, précise Delphine Giraud, responsable du service sanitaire au GDS (photo). Le programme porte néanmoins ses fruits, un dépistage précoce permettant de déceler un animal positif mais souvent asymptomatique avant qu’il ne contamine le reste du troupeau. “C’est une maladie qui s’achète, rappelle Delphine Giraud. Idéalement, tout bovin introduit devrait être dépisté. Les éleveurs confondent avec la dérogation de prise de sang IBR.”

IBR : éradication d’ici 2027
Effectivement, les cheptels qualifiés indemnes IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) depuis plus de trois ans vont pouvoir bénéficier à compter de novembre prochain d’un allègement : ils ne devront faire analyser que 40 bovins de plus de 2 ans dans le cadre du maintien de leur statut. Un allègement qui n’enlève rien à l’obligation pour la France (et le Cantal) d’éradiquer la maladie d’ici 2027, comme le prévoit la LSA, loi de santé animale européenne. “L’idée, c’est vraiment de mettre bretelles et ceinture pour ne pas recontaminer des cheptels assainis”, souligne la responsable. Si la France a réussi à faire reconnaître son protocole national et son statut indemne, 99,8 % de son cheptel devra être qualifié indemne d’ici quatre ans et demi. À ce jour, ce ratio atteint 95,1 %. À mi-mai, il restait 2 957 bovins positifs vaccinés répartis dans
130 cheptels(2). “C’est peu, on travaille dessus et on se déplace dans les élevages concernés pour trouver la source des nouvelles contaminations (voisinage, achat, rassemblements d’animaux, estives) et conventionner avec les éleveurs sur un plan d’assainissement, avance Frédéric Aymar, directeur du GDS. Ces derniers ne sont pas forcément de mauvais élèves mais sont souvent victimes d’une recontamination.”
BVD : stratégie payante
Satisfecit également sur la stratégie de lutte contre la BVD (diarrhée virale bovine), avec un taux de positivité des prélèvements auriculaires à la naissance qui décroît sensiblement : 0,05 % ce début d’année 2022 contre 0,31 % sur l’année 2020. Ce qui s’accompagne parallèlement d’un repli du nombre d’IPI  (83 détectés sur le premier quadrimestre de 2022, contre 442 sur l’année 2021 et 595 en 2020) et du nombre de plans d’assainissement ouverts (22 à fin avril 2022, contre 117 sur 2021 et 200 en 2020). “Les chiffres sont encourageants, les éleveurs jouent le jeu, la technique et les plans montrent leur efficacité”, salue Frédéric Aymar, évoquant par ailleurs un fort ratio (85,6 %) de bovins connus non IPI. “La petite frange qui reste correspond aux femelles de trois ans qui n’ont pas encore vêlé”, indique Delphine Giraud.

(1) Si ce n’est l’épée de Damoclès de la PPA dont un cas a été confirmé fin mai en
Allemagne à la frontière avec la France.
(2) Pour ces cheptels non indemnes, obligation de sérologies individuelles sur tous les bovins de plus d’un an.

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