Aller au contenu principal

Le chantier de la gestion des risques est ouvert

Le député Frédéric Descrozaille (LREM, Val-de-Marne) a rendu son rapport sur la gestion des risques en agriculture le 22 avril au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. La FNSEA et JA saluent l’ambition des propositions et appellent à une concertation de toute urgence.

© François d’Alteroche

Après l’épisode de gel qui a durement touché de nombreux secteurs agricoles lors des deux premières semaines d’avril, le rapport du député Frédéric Descrozaille s’est inscrit, malgré lui, en pleine actualité. En une quinzaine de pages (près de 330 pages avec les très nombreuses annexes), le député qui connaît bien le monde agricole pour être passé notamment par l’APCA, la CFCA, le CNJA et Interfel*, part du constat que l’évolution du régime des calamités est aujourd’hui « inachevée » et que « la frontière entre ce qui est assurable et ce qui ne l’est pas est absolument décisive parce que partiellement indéterminée et, de plus, évolutive : elle doit faire l’objet d’une réflexion partagée au niveau national ». Il lui semble également indispensable de donner « une cohérence et une légitimité » à un système aujourd’hui décrié et peu efficace. Critiquant assez vivement la moyenne olympique, il pose comme principes la nécessaire intervention de l’État dans le futur dispositif et le recours à la solidarité nationale.

L’eau, une question centrale
Fort de ces constats, il fait état de trois propositions, sciemment imprécises car elles doivent « être traitées dans le cadre d’une gouvernance qui implique les métiers de l’assurance et de la réassurance, le secteur agricole et l’État ». Première de ces propositions : prévenir le risque, notamment par le conseil et la formation des agriculteurs, mais aussi par le soutien aux investissements dans les équipements de protection et prévention. Il souhaite aussi s’attaquer au chantier de l’eau, notamment parce que l’aspersion est un élément de protection des fleurs et bourgeons. C’est une question « absolument centrale », souligne-t-il. Deuxième piste du député : faire nécessairement évoluer l’assurance multirisques climatiques (MRC) dans le cadre de ce que permet le règlement européen Omnibus. Enfin, troisième proposition qui s’imbriquera avec les deux précédentes : faire intervenir l’État pour la gestion des risques « forts » c’est exceptionnels, systémiques, « non assurables ou nécessitant une réassurance publique dans les cas de phénomènes d’ampleur exceptionnelle ».

Urgence sur le dossier
Dans un communiqué du 22 avril, la FNSEA et JA ont salué ce rapport qui répond « à une demande forte de la profession agricole : la refonte en profondeur de l’articulation entre régime de solidarité et assurances ». Les agriculteurs ne pourront « en aucun cas faire face, seuls, à l’enjeu du changement climatique », ajoutent les deux organisations qui « se félicitent de l’affirmation, par le député, de la légitimité de l’intervention de l’État et du principe de solidarité nationale ». Intervenant lors de l’assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) le 22 avril le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie avait déclaré qu’il fallait « accepter l’idée que le risque climatique ne peut plus être supporté par le monde agricole lui-même […] Appeler à la solidarité nationale fait sens », a-t-il insisté. Pour Joël Limouzin, membre du bureau de la FNSEA en charge du dossier calamités agricoles, il y a « urgence » sur ce dossier qui s’inscrit en totale cohérence « avec l’annonce du ministre de l’Agriculture d’organiser un Varenne de l’eau ».
Mais chacun devra « prendre ses responsabilités y compris professionnelles », a-t-il ajouté. Si La FNSEA et JA retrouvent la philosophie et les positions qu’ils défendent depuis des années et si « les orientations politiques vont dans le bon sens, tout reste à construire », a conclu Joël Limouzin.

* Assemblée permanente des Chambres d’agriculture ; Confédération française de la coopération agricole (devenue depuis La Coopération agricole) ; Centre national des jeunes agriculteurs (devenu JA) ; Interprofession des fruits et légumes frais.

Les plus lus

Claude Maniol devant sa culture de morilles dans le Cantal.
Saviez-vous que la morille, ça peut aussi se cultiver?

Des morilles chez soi, tout le monde en rêve, peu essaient et encore moins réussissent. Pour un coup d’essai, Claude Maniol…

Un nouveau duo est désormais à la tête des JA de Haute-Loire :  Julien Duplomb, président et Virginie Crespy, secrétaire générale.  Virginie est Installée en Gaec à St Arcons de Barges en bovins lait, bovins viande et poulets de chair.
Julien Duplomb, nouveau président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire

Le 8 mars en soirée, les JA ont tenu leur assemblée générale à Vals-près-Le Puy, devant une salle comble d'invités. À l’…

Marin Paquereau se tient au milieu de ses vignes, au-dessus du village d'Ispagnac
Un nouveau vigneron à Ispagnac

L’association foncière agricole des coteaux des gorges du Tarn a aidé à l’installation d’un quatrième viticulteur à Ispagnac,…

Concours de Varennes-sur-Allier : « Un moment convivial et attendu de tous »

Tradition depuis plus de 160 ans, le concours de Varennes-sur-Allier a fait son grand retour du 15 au 17 mars.

Henry Ferret, nouvelle tête de proue des JA 63

Vendredi dernier, jour de l'assemblée générale des Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme, un nouveau président a été élu…

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière