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Le prix, seule planche de salut des producteurs du Cantal... et d’ailleurs

Revalorisation des prix agricoles, budget de l’ICHN et versement du FMSE : trois sujets qui ont fait consensus lors de la session de la Chambre d’agriculture vendredi.

Patrick Escure a souligné que le prix, “c’est ce qui donne de la valeur à notre travail et à nos produits”.
Patrick Escure a souligné que le prix, “c’est ce qui donne de la valeur à notre travail et à nos produits”.
© P.O.

Une fois n’est pas coutume, c’est un faisceau d’indicateurs favorables sur les marchés agricoles qu’a décrit Patrick Chazal dans son point de conjoncture (lire ci-dessous) devant les élus de la Chambre d’agriculture réunis vendredi. De quoi redonner des raisons d’espérer et le moral aux agriculteurs ballottés de crise en crise depuis plusieurs années déjà.  Souvent échaudés, les éleveurs savent pourtant qu’un “tiens vaut mieux que deux tu l’auras” et si les marchés repartent à la hausse, “il faut rapidement que cela se concrétise par les prix payés aux producteurs”, ont martelé les responsables agricoles. Le prix, nerf de la guerre et condition sine qua non de la réussite des États généraux de l’alimentation qui viennent de s’ouvrir.  “Un prix avec une référence aux coûts de production pour assurer un revenu et sortir des méandres des plans d’urgence qui ne sont que des pansements sur des corps toujours malades”, a résumé Joël Piganiol, pour qui la vraie question est celle de la création et de la répartition de la valeur. Pour le président Patrick Escure, un seuil économique et psychologique a été franchi pour les producteurs de lait il y a un an déjà. Un seuil synonyme de rupture, d’arrêt de la traite et donc de la collecte dans certaines zones.

États généraux : une occasion unique de changer la donne

Et avec la sagesse qu’on lui connaît, André Valadier(1), invité de cette session, a rappelé que “quand un camion de lait ne vient plus tourner dans la cour de ferme, c’est pour toujours”. Une menace déjà bien réelle dans plusieurs secteurs du département, où les producteurs ont jeté l’éponge et où la désertification guette.  Pour tous, il y a donc urgence à rééquilibrer les rapports de force au sein des filières et à redonner un pouvoir et des signaux économiques aux producteurs. “Il faut aller vite, tout le monde (NDLR : producteurs, industriels, distributeurs) est d’accord. Il suffit de changer quelques points dans les réglementations française et européenne. On attend des choix politiques car les embellies présentées sur les marchés ne suffiront pas à couvrir nos coûts de revient”, a lancé Patrick Bénézit, en référence au discours attendu du président Macron début octobre aux États généraux. Il a aussi été question des conséquences délétères redoutées des accords internationaux en cours de négociation par l’UE ou déjà actés comme le Ceta. Un accord avec le Canada auquel la France peut encore s’opposer, affirme la profession.

Unanimité intersyndicale

Autre dossier qui alimente le mécontentement agricole depuis deux ans : le calendrier ubuesque de paiement des aides Pac et le transfert annoncé cet été par le ministre Travert de 4,2 % du premier pilier pour assurer le financement du second et notamment de l’ICHN. Un financement sur lequel la FDSEA estime que toute la transparence n’a pas été établie. La préfète s’est voulue rassurante assurant que le budget de l’ICHN n’était absolument pas remis en cause. Elle a confirmé qu’un nouveau dispositif d’ATR (avance de trésorerie) était ouvert pour les aides Pac 2017 avec un paiement à compter du 16 octobre de 90 % des aides couplées, découplées, de l’ICHN et 80 % des MAEC et aides bio. Objectif affiché par l’État : revenir à un calendrier de paiement normal en 2018. Il n’empêche, ce dossier, comme celui des prix, a fait l’objet d’une motion portée par la FDSEA et votée à l’unanimité par les élus Chambre. Tout comme une troisième, relative au versement du solde attendu du FMSE (part État et Europe). Suite aux interrogations d’exploitants n’ayant pas perçu la part FMSE (3 M€) versée il y a quelques semaines, cette session a permis une mise au point.

Conseils malavisés Le président Escure a expliqué que seuls les agriculteurs engagés dans un contrat de lutte avaient pu prétendre à une demande de prise en charge des frais de lutte et d’indemnisation des pertes en fourrages (au-delà du seuil de 30 %(2)), comme spécifié dans les différents articles, réunions, formations et les 50 permanences dédiées sur le terrain.  “On s’est battu pour aller chercher le FMSE, il est quand même regrettable que des agriculteurs mal conseillés, à qui certains ont dit que le FMSE “c’était des conneries”, n’aient pas signé de contrat. Cet amalgame de discours et de dogmes stupides a eu malheureusement un impact auprès de ces paysans”, a déploré Patrick Bénézit, tandis que certains dans la salle relevaient que “ceux qui ont préché cette parole, eux, ont touché !” (1) Entre autres, fondateur de la coopérative Jeune Montagne, aujourd’hui président du syndicat mixte de préfiguration du PNR de l’Aubrac. (2) La Région Aura s’est engagée il y a plusieurs mois déjà à intervenir sur les dossiers entre 25 et 30 % de pertes.

 

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