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Les enjeux de la transmission en agriculture dans l’Allier

La Chambre d’agriculture de l’Allier a organisé une table ronde sur la transmission des exploitations le jeudi 15 septembre dernier, à Saint-Pourçain-sur-Sioule.

Aujourd’hui, le département de l’Allier compte 4 356 exploitations d’une surface moyenne de 110 hectares. Sur celles-ci, 7 417 personnes occupent un emploi permanent dont 5 619 d’entre elles sont chefs et coexploitants parmi lesquels 25 %sont des femmes et 25 % ont 60 ans ou plus.

La moyenne d’âge des chefs d’exploitations augmente depuis 2010 et, plus particulièrement chez les hommes. Si nous prenons l’année référence de 2020, on constate que 25% des exploitants, coexploitants et associés actifs ont 60 ans et plus alors qu’en 2010 ils n’étaient que 19 %.

1 171 exploitations sont concernées pour une SAU de 87 502 hectares.

Au total, ce ne sont pas moins de 1 027 agriculteurs qui sont susceptibles de partir en retraite à 62 ans jusqu’en 2026 soit environ 20 % des agriculteurs du département. Une situation qui fait apparaître un taux de remplacement de 61,2% en moyenne de 2010 à 2018 et 178 départs en moyenne par an entre 2022 et 2026. Le pic potentiel devrait être atteint en 2026.

Déterminer la valeur des exploitations

Deux approches sont possibles : la valeur patrimoniale ou économique. Se pose alors la question de savoir si la valeur d’une exploitation agricole vaut par ce qu’elle possède ou par ce qu’elle rapporte.

Une valeur patrimoniale

Elle nécessite un inventaire complet des éléments du fonds, une appréciation de la valeur de l’ensemble mais aussi des biens pour lesquels il existe un marché, tels que les terres, les engins, les animaux et bien d’autres aspects ainsi que les biens pour lesquels le commerce est plus aléatoire.

À savoir que pour l’estimation du matériel, il existe des côtes Simo Argus, des fichiers personnels, des sites internet et aussi des hommes de l’art comme des experts et des concessionnaires.

L’évaluation patrimoniale d’une exploitation agricole consiste à déterminer la valeur vénale des différents actifs de l’entreprise qu’ils s’agissent de bâtiments, de matériels, de stocks ou d’animaux, et à déduire les dettes et les emprunts.

En conclusion, la valeur patrimoniale est souvent élevée.

L’approche économique

La valeur économique consiste à déterminer la valeur de l’entreprise en état de fonctionnement suivant sa rentabilité. Elle est plus conforme aux enjeux et le risque couru est pris en compte à travers des perspectives de marchés, une capacité d’adaptation et une structure financière de l’entreprise. Elle repose également sur une estimation des bénéfices à venir.

Elle s’articule autour de deux possibilités. À savoir la valeur de rendement ou de rentabilité et la valeur de remboursement ou de reprenabilité.

La valeur de rendement est basée sur le résultat que peut distribuer l’exploitation après rémunération des associés ou des prélèvements privés. À noter que le taux que pourrait exiger un investisseur en intégrant une prime de risque à travers l’incertitude sur les prix, les débouchés et la maîtrise du foncier par exemple. Et, plus les risques sont grands, plus l’investisseur demandera un taux élevé, ce qui diminuera d’autant la valeur de l’entreprise.

La valeur de remboursement consiste à mesurer la capacité d’emprunt de l’entreprise à partir de l’E.B.E. moyen attendu. Elle correspond au montant maximum qui pourra être remboursé par l’entreprise. Il faut alors déterminer la capacité d’achat du repreneur à travers l’E.B.E. dont il faut soustraire les prélèvements privés, la marge de sécurité correspondant à 5% des produits, ce qui permettra de connaître la capacité d’achat du futur repreneur. Il s’agit d’une méthode qui se base sur la capacité de l’entreprise à créer de la richesse et, c’est à partir de la capacité de remboursement, que le repreneur pourra déterminer le capital qu’il pourra emprunter pour racheter l’entreprise. Attention, toutefois, à corriger l’E.B.E. dans les cas où il faut prendre en compte un fermage pour des terres en propriété qui seront louées au repreneur, quand il y a des profits et des pertes sur des exercices antérieurs, lors d’un coût de main d’œuvre familiale éventuel non rémunéré ainsi que pour des frais et produits financiers prenant en compte une exploitation hors emprunt.

Trois méthodes qui peuvent permettre d’établir une valeur pour une exploitation et pour lesquelles les approches sont différentes à la fois pour le cédant qui est plus sensible à la valeur patrimoniale et le repreneur qui l’est plus par la valeur économique. Il est important de souligner que la valeur juste est celle qui met d’accord les parties, qu’elle soit objective et équitable pour parvenir à un consensus.

Un accompagnement par la Chambre d’agriculture de l’Allier

Elle a mis en place des actions personnalisées. La première consiste en un diagnostic d’exploitation avec une prestation concrétisation transmission pour les 55-62 ans financée par le Conseil Régional. Le second est un audit d’exploitation, financé par l’AITA qui se traduit par un accompagnement et une transmission en agriculture, une définition de la valeur vénale de l’entreprise en fonction des différentes méthodes (patrimoniale, économiques), la mise en œuvre d’un plan d’action avec un calendrier et des objectifs, la rédaction d’une offre de cession avec pour objectif l’inscription de l’exploitation au répertoire départemental à l’installation, le R.D.I.

L’offre de cession est visible sur le site internet de la Chambre d’agriculture de l’Allier ainsi que le site RDI.com, nouveauté en 2022, la réalisation de vidéo, visible également sur la chaîne Youtube de la Chambre d’agriculture.

Point Accueil Transmission

La Chambre d’agriculture anime le « Point Accueil Transmission » accessible aux agriculteurs qui souhaitent transmettre leur outil de travail, 20 à 22 permanences sont organisées chaque année. La Chambre met aussi en place des animations de journées collectives sous forme de formations « réussir sa transmission », des réunions d’information telles que les Mardis de la Transmission en partenariat avec la MSA Auvergne ainsi que des réunions sur la réussite de sa fin de carrière en partenariat avec les notaires d’Auvergne.

Pour tout information complémentaire, merci de contacter le P.A.T. au :

Tél : 04 70 48 42 42 ou

cda.03@allier.chambagri.fr

Témoignage :

Robert Bufferne, agriculteur à Saint-Germain-de-Salles en cours de transmission à un jeune agriculteur qui réalise un stage S.T.I.T, installation prévue, décembre 2022.

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