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PNR Millevaches : Vers une agriculture saine et locale

Philippe Brugère, président du Parc naturel régional (PNR) de Millevaches.
Philippe Brugère, président du Parc naturel régional (PNR) de Millevaches.
© Damien Valleix

Philippe Brugère, maire de Meymac, a été élu président du Parc naturel régional (PNR) de Millevaches le 24 septembre dernier. Il nous livre sa vision de l’agriculture qui influencera nécessairement les orientations portées par l’institution.

Pouvez-vous nous décrire la politique agricole du parc ?
Au niveau du parc, nous manquons à ce stade d’une vision politique et stratégique claire. Je souhaite la bâtir tout au long de l’année 2021 de manière très concertée avec les élus, mais aussi avec la population. Je ne peux donc pas détailler les actions qui pourraient être mises en œuvre avant d’avoir mené ce travail. Toutefois, à titre personnel, et même je ne suis pas un spécialiste, j’ai des opinions quant à la nécessaire mutation de l’agriculture.

La charte signée en 2018 affiche déjà certaines orientations. On y retrouve par exemple l’intention du parc de « favoriser l’accès au foncier pour des porteurs de projets innovants ».
Effectivement, et c’est là un sujet essentiel. Nous souhaitons encourager l’installation de jeunes agriculteurs, enrayer la chute du nombre d’actifs et stopper la course au foncier qui détruit des emplois. Comment ? C’est une question que nous travaillerons collectivement, aux côtés notamment de la Chambre d’agriculture. Pour installer des jeunes, j’ai l’intime conviction que des filières viables sont à construire sur le territoire du parc, comme par exemple la culture de la myrtille ou du sarrazin. Nous souhaitons aussi bâtir un projet alimentaire territorial (PAT) en faveur d’une alimentation saine à l’échelle du PNR qui se voudra complémentaire des démarches faites par les départements.

L’agriculture présente sur le parc est très orientée sur l’élevage bovin et ovin. Ces filières sont-elles prises en compte ?
L’élevage joue un rôle primordial mais je pense que nous devons orienter nos efforts vers la viande de qualité. L’avenir de la viande « de base » est compromis. Il faut s’orienter vers une labellisation, quelque chose d’identitaire et qui garantisse la qualité. Parallèlement, les éleveurs doivent pouvoir se diversifier avec des productions locales et développer des circuits courts. C’est un désir clairement exprimé par les habitants. La présence de l’élevage est également indispensable au maintien de l’ouverture des paysages. Nous tenons à maintenir un équilibre entre l’économie agricole et l’économie forestière. À ce titre, nous mettons en place un observatoire des paysages qui vise à mesurer leur évolution à partir d’un grand nombre de points de vue.

Les éleveurs craignent l’arrivée du loup. Quelle est votre position ?
À titre personnel, j’ai grandi sans le loup et il ne m’a pas manqué. Je comprends tout à fait les craintes des éleveurs et ferai ce qu’il est possible de faire pour les aider. Mais nous ne pouvons pas mettre de barrières et ce n’est pas le parc qui fait du loup une espèce protégée. Ce qu’on souhaite, c’est ne pas se fermer. Je suis contre la politique de l’autruche. Nous allons donc prendre les devants et mettre sur pied un observatoire de la prédation.

Y-t-il un type d’agriculture auquel le parc s’oppose ?
Personnellement, j’en ai marre de voir une certaine agriculture empoissonner les gens. Je constate une dégradation de l’état sanitaire. Dans le territoire du PNR, ce n’est pas à cause de la pollution de l’air ; c’est donc à cause de la nourriture que nous consommons. Je soutiens l’idée d’une agriculture saine qui préserve la santé. Il faut repenser le modèle agricole. Je sais que des efforts sont réalisés mais ils ne sont pas suffisants. Au parc, nous soutenons une démarche qui va dans ce sens. Le PNR a récemment répondu à l’appel d’offre appelé « nature et transitions » lancé par la Région Nouvelle-Aquitaine. Nous allons coordonner une action visant à faire émerger un stimulateur de défense naturelle pour les plantes. Le projet de recherche est porté par le laboratoire Covertis de Limoges qui travaille à partir d’une molécule extraite des pleurotes, cultivées par la champignonnière ChampiCreuse. Le produit serait fabriqué avec l’eau de Treignac qui présente des propriétés intéressantes. C’est donc un vrai projet de territoire, qui porte sur les 3 départements du Limousin.

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