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Sicagieb à la recherche de nouveaux débouchés

Filière bovine Malgré les difficultés sanitaires et économiques, l’assemblée générale de Sicagieb, qui s’est tenue à huis clos et en visioconférence, fait apparaître un équilibre financier honorable avec une baisse maîtrisée des volumes commercialisés. Sicagieb s’adapte aux nouveaux marchés et aux attentes des consommateurs.

© Sicagieb

C’est une assemblée générale très particulière qui s’est déroulée, pour la première fois de son histoire, par visioconférence. L’occasion, tout de même, pour les adhérents de Sicagieb, de faire le point sur la situation économique de la structure concernant l’exercice 2019/2020, et d’échanger autour des problématiques de la filière.
Le nombre d’adhérents reste stable avec 21 nouvelles adhésions contre
27 cessations d’activité, ce qui représente 1510 vaches de plus. À noter que six jeunes agriculteurs ont adhéré au cours de l’exercice, soit 28 % des nouvelles adhésions. Désormais, Sicagieb est fort de 790 apporteurs de bovins dont
585 issus de la région Auvergne.
Des éleveurs qui restent principalement intéressés par le PSE (Plan Sanitaire d’Élevage). À cela s’ajoutent le matériel et les produits nutritionnels dont les ventes augmentent progressivement chaque année. La vente des semences, désormais proposée, s’est fortement développée sur l’exercice, ce qui s’explique par la mise en œuvre des équipes de Sicagieb, d’essais de mélange avec un bon compromis lors de la récolte entre quantité et qualité ainsi qu’une bonne repousse après les périodes sèches. Des résultats qui restent à confirmer.

Des exploitations certifiées pour leur qualité de production
Différents cahiers des charges  (Charolais Terroir, Carrefour, Filière non OGM, Simply Casino et Bœuf de Montagne) certifient la production de 544 exploitations. Des documents essentiels en concordance avec le bien-être animal, qui seront renforcés, dès l’année prochaine, en label, par le logiciel BoviWell, suite à l’arrêt de la Charte des Bonnes Pratiques d’Élevage.
Les ventes génétiques au
rendez-vous  
Deux grands événements, organisés par Sicagieb, ont permis d’effectuer de nombreuses ventes avec des prix moyens honorables. Le premier s’est déroulé le 9 octobre 2019 à Montmarault avec une vente sous pli cacheté de douze veaux et taureaux à un prix moyen de 2 651 euros. Le 19 février de cette année, les éleveurs s’étaient donné rendez-vous à Dompierre-sur-Besbre, pour la traditionnelle vente à l’amiable qui a enregistré 26 ventes de veaux et de taureaux pour un prix moyen de 2 340 euros.
Le service Génétique a aussi réalisé de nombreuses ventes d’animaux inscrit au HBC tout au long de l’année, et a maintenu son partenariat avec la vente interdépartementale de l’Allier. En  cours d’éxercice, un partenariat a été acté avec la station de l’UCC

Légère baisse des bovins commercialisés
Le chiffre d’affaires s’élève à plus de
42 millions d’euros pour 35 442 bovins commercialisés sur l’exercice, en diminution de 3,5%. Une baisse surtout accentuée au cours du deuxième semestre 2019.

Une substitution des volumes entre la boucherie et l’export
Les animaux à destination de l’export sont au nombre de 20 646 bovins, soit plus de la moitié des animaux commercialisés. Les broutards partent, pour une grande majorité d’entre eux, vers l’Italie, importance relative de cette destination au détriment des pays tiers sur cet exercice.
La boucherie, quant à elle, a maintenu ses volumes notamment par la mise en place de nouveaux marchés comme la Chine où 700 génisses ont été commercialisées via les établissements Puigrenier.
Le marché français représente, quant à lui, environ 5 500 bovins, des animaux à engraisser ou repousser, avec un fort développement sur le segment des femelles accompagné en partie financièrement pas la coopérative.

Malgré les difficultés, Sicagieb reste actif et vigilant !
Édouard Cognet et Jean-Michel Aucouturier, respectivement président et directeur de Sicagieb, reviennent sur les points essentiels développés lors de cette assemblée générale à distance.

Comment avez-vous organisé cette réunion importante, ce bilan annuel de vos activités ?
Jean-Michel Aucouturier : Nous avons convoqué l’ensemble de nos adhérents par courrier en leur faisant par des modalités de connexion pour participer à cet évènement. Nous avons simplement tenu une assemblée ordinaire et statutaire pour rendre compte des différents résultats techniques, commerciaux et financiers de l’exercice clos au 30 juin 2020.

Qu’en est-il des marchés commerciaux français et à l’export ?
J-M. A : Dans l’ensemble, nous avons pu maintenir une activité commerciale, technique et sanitaire à peu près normale. Cependant des écarts diffèrent selon les secteurs.
La commercialisation bovine est l’activité principale de notre coopérative. Concernant l’activité boucherie, elle est en diminution de 325 animaux sur un total de 12 478 soit une baisse de 2,5 %.
Ce secteur a dû faire face à une baisse continue ainsi qu’une modification importante des modes de consommation de viande au niveau national. Le confinement sectaire mis en place le 16 mars n’a fait qu’accélérer les volumes de viande transformée ou hachée consommée au détriment de la valorisation carcasse. Cependant nous pouvons saluer les engagements tenus et maintenus à ce jour de Mr Bigard sur la revalorisation tarifaire progressive en fin d’exercice sur certaine catégorie de vache. À cette problématique, nous avons aussi cumulé les fruits d’une diminution de cheptel allaitant amorcée et continue depuis plusieurs années. Pour pallier cette baisse des volumes produits avec l’objectif de maintenir une valeur ajoutée sur nos territoires, Sicagieb a su développer la mise en place de femelles à engraisser auprès de ses adhérents.
Concernant l’activité export, malgré la dynamique commerciale de Bévimac (Union de coopératives dont Sicagieb est adhérente depuis 2018), elle diminue aussi légèrement sur cet exercice. Nous avons eu une concentration plus importante des volumes sur l’activité italienne. Un transfert de places dans les ateliers d’engraissement italiens de broutards mâles vers des laitonnes (+10 % de femelles), ainsi qu’un attrait moindre de nos charolais à destination de l’Algérie entre autres sont les principales explications. Cette dynamique Pays tiers assurée par Bévimac a répondu à la demande des engraisseurs par la fourniture plus importante de broutards Aubrac et limousin attendus par ces Algériens. Pour rappel, en 2018, nous avions eu un passage de FCO sur notre zone Charolaise qui nous a pénalisés dans le chargement des bateaux sur cette destination. Depuis, il est difficile de reprendre la main sur ce marché. À cela s’est ajoutée la situation des broutards lourds qui historiquement étaient destinés à ce même pays et qui n’ont jamais trouvé commande. La plupart d’entre eux ont été finis en ferme et basculés du côté de la filière abattage française (+20 % des volumes sur l’exercice). Nous avons dû faire face aussi à une diminution de places de nos engraisseurs de broutards français en région spécialisée et une affluence supplémentaire de ces bovins sur un marché export déjà bien encombré.

Globalement, quelle est la situation financière de Sicagieb ?
Édouard Cognet : Par rapport aux résultats financiers, la structure boucle une nouvelle fois sur une situation positive de par sa maîtrise des charges. Situation de plus en plus compliquée mais qui nous permet de reverser une somme d’environ 120 000 euros à nos adhérents fidèles pour la troisième année consécutive.

Comment entrevoir l’avenir de Sicagieb ? Quelles sont les perspectives d’avenir ?
E. C : Nous avons un nouvel exercice en cours qui est, pour moitié, entamé. Concernant les difficultés sanitaires liées principalement à la Covid, nous avons été moins impactés sur le premier confinement, qui, pourtant paraîssait plus ferme sur l’économie en général. Cette automne, en revanche, avec la fermeture de la restauration traditionnelle, entre autre, l’impact a été important avec une baisse des volumes de consommation de viande et surtout sur des changements de consommation avec le développement continu de la viande hachée au détriment des morceaux nobles ou des arrières de carcasses.
Nous nous interrogeons fortement sur les orientations à prendre pour accéder à de nouveaux débouchés. Sur l’export tout d’abord, avec la mise en place de nouveaux marchés, comme, par exemple la Tunisie, le Liban et d’autres pays plus ou moins éloignés demandeurs avec des conditions sanitaires plus ou moins restrictives. Nous devons aussi nous adapter à la demande du consommateur français (développement de 30 à 35 % du haché congelé et 18 % sur le frais), qui, aujourd’hui, est assuré par des races laitières ou des avants de femelles allaitantes. Nous nous interrogeons aujourd’hui sur des essais de productions de mâles à destinations bouchères autre que des jeunes bovins.

J-M. A : Nous savons pertinemment que le marché d’engraissement de JB (italien et français) est économiquement fragile depuis un certain nombre d’années. Autant sur la femelle, nous restons encore sur un marché national, autant sur le mâle, nous sommes sur un marché mondial. Ce dernier est systématiquement perturbé par les crises monétaires, sanitaires et politiques avec des offres d’animaux financièrement attrayante (en vif ou carcasse) auprès des pays historiquement engraisseurs et consommateurs. C’est le cas de l’Italie aujourd’hui avec des offres espagnoles et polonaises entre autre, à des tarifs inférieurs à nos broutards français engraissés en Italie ou en France.

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