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Un groupe Ecophyto 30 000 pour reprendre la main sur la santé des sols

En réponse à de mauvaises années qui se succèdent et fragilisent la viabilité des exploitations, treize agriculteurs de l’Allier choisissent en 2018 de se rassembler au sein d’un groupe Ecophyto 30 000 pour diminuer la vulnérabilité de leurs fermes face aux aléas climatiques et limiter le recours aux produits phytosanitaires.

13 agriculteurs de l’Allier ont créé un groupe Ecophyto 30 000 pour diminuer la vulnérabilité de leurs fermes face aux aléas climatiques et limiter le recours aux produits phytosanitaires.
13 agriculteurs de l’Allier ont créé un groupe Ecophyto 30 000 pour diminuer la vulnérabilité de leurs fermes face aux aléas climatiques et limiter le recours aux produits phytosanitaires.
© Christelle Johannel

Face aux nombreuses sécheresses couplées à des prix défavorables qui ont durement impacté la situation économique de leurs exploitations, certains agriculteurs ne se résignent pas : ils décident d’expérimenter ensemble de nouvelles façons de travailler pour apprivoiser un sol particulièrement sablo-limoneux et compact. « On ne connaît pas grand-chose de nos sols agricoles finalement »,

déplore Pierre Brenon, exploitant en grandes cultures. Accompagnés par la Chambre d’agriculture de l’Allier, ils fondent un groupe 30 000 baptisé « Vision Sols » pour accéder à des formations et échanger régulièrement sur leurs essais respectifs dans le but d’améliorer la fertilité et la portance de leurs sols.

 

Vers l’agriculture régénérative

Pour Christelle Johannel, animatrice du groupe, c’est l’occasion de réinterroger le levier historique de rotation courte « blé-orge-colza » du secteur qui n’est plus optimal en raison des sécheresses répétées. Pierre Brenon rejoint le constat de l’animatrice : « les problèmes de structure de sol sur ces rotations courtes nous ont fait évoluer vers de l’implantation de couverts pour rallonger les rotations. Le but est de diminuer le travail du sol ainsi que la pression des adventices et ainsi réduire l’usage de produits phytosanitaires ». C’est son entrée dans le groupe qui le décide à basculer sur des couverts permanents :

« dans mon système, c’est plutôt prometteur » explique-t-il, tout en rappelant que « travailler avec du vivant, ici le sol, c’est travailler à l’échelle d’une vingtaine d’années ».

Des résultats encourageants sont d’ores déjà enregistrés au sein d’un groupe, notamment pour ceux qui se sont tournés vers l’agriculture régénératrice, comme l’explique Christelle Johannel : « certains ont investi plus de 5 000 euros dans des installations pour faire du thé de compost et les premières expérimentations se sont avérées satisfaisantes ».

 

L’adaptation en collectif

« Je me suis posé la question d’arrêter parce que je ne vivais plus de mon métier », confie Pierre Brenon, qui reconnaît que « lorsqu’on est au pied du mur, on a tendance à se refermer sur soi ». Réfléchir en collectif permet de réinterroger le système de chaque ferme : « l’avantage d’être en groupe c’est qu’on est issu d’historiques différents, on peut voir de belles choses qui se font chez les autres qu’on peut reproduire chez nous ». Bien qu’il précise que « tout n’est pas rose aujourd’hui », il envisage différemment son métier : « le maître-mot, c’est l’adaptation. Quand on est dans un système et qu’on croit en ce système, on se pense performant alors qu’on est en fait très vulnérable au climat, à la chute des prix etc. ». Tout l’objet du groupe est de gagner en résilience face aux aléas : « on apprend à être opportuniste, rien n’est arrêté pour les semis de cette année, cela dépendra de la météo et des prix. On apprend aussi à ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier, en ayant plusieurs cultures, en diversifiant les activités sur sa ferme ».

Le groupe est donc le support d’un grand nombre d’innovations potentielles : « il a permis de faire naître une dynamique sur laquelle on pourra construire bien d’autres choses à l’avenir », espère Christelle Johannel. Bien que cela soit impliquant en temps, Pierre Brenon ne regrette pas sa participation : « c’est un retour sur investissement très bénéfique. Le plus dur c’est d’admettre qu’il faut changer de manière de travailler. Il y a beaucoup de travail à faire pour décompacter les sols mais aussi pour décompacter le cerveau ! »

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